N'en faisons pas mystère : Sarah Waters est l'une des romancières les plus douées de son époque et ses livres doivent forcément occuper une place de choix dans toute bibliothèque digne de ce nom. Et c'est peu dire que cette incursion dans le roman gothique a excité notre appétit de lecteur...
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la
demeure d'Hundreds Hall n'est plus que l'ombre d'elle-même : loin de
sa splendeur passée, d'étranges événements se succèdent et
distillent entre les murs un vent de terreur. Faraday, médecin de
campagne, assiste la famille Ayres qui s'efforce de cacher la
débâcle. À moins que le cœur du manoir ne soit rongé par un
lugubre secret...
Sarah Waters |
ALORS ? Dans un roman du calibre de Indésirable, le lecteur attend d'abord deux choses : une intrigue familiale bien retorse et, surtout, en guise de personnage principal, LA demeure, LE manoir, hanté ou pas, mais dans tous les cas si incarné qu'il en devient vivant. Sarah Waters ne déçoit pas à ce niveau et endosse sans trembler l'héritage (forcément très british) de Austen, Dickens, Wilkie Collins ou, plus proches de Daphne du Maurier (Rebecca) ou Joyce Carol Oates (Nous étions les Mulvaney) . Mais Sarah Waters ne peut se contenter de portes qui craquent et de manifestations surnaturelles : comme à son habitude, elle construit avec une infinité de nuances ses personnages et, au labyrinthe de Hundreds Hall, avec ses greniers, ses coursives et ses pièces mal éclairées, elle ajoute la psyché tourmentée d'êtres déchirés entre le devoir et le désir, les conventions sociales et les espoirs de liberté. Dans ce dédale aux odeurs de mort lente, Sarah Waters ne sacrifie aucun des aspects de son récit : Indésirable est bien un roman fantastique, c'est aussi un mélodrame flamboyant, et un regard perçant sur la société de l'époque. Un grand livre et un pur plaisir de lecture !
En bonus (mais en anglais), une évocation par l'auteur du roman :
En bonus (mais en anglais), une évocation par l'auteur du roman :
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