QUI ? Carole Martinez, née en 1966. C'est son premier roman.
QUAND ? Espagne fin XIXe siècle, sur les terres chaudes d'Andalousie.
QUOI ? Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre: le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement... Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang...
ALORS ? Au coeur des romans, il y a des histoires, et au coeur des histoires on retrouve des légendes, des contes et toutes sortes de relations merveilleuses qui donnent leurs couleurs à l'imagination et au rêve. Sans doute C. Martinez s'est-elle rememorée cette filiation ancestrale lorsque est né son "coeur cousu". Ainsi le destin chaotique d'une tribu de femmes devient-il un véritable conte, une sorte de rêve éveillé où le réel et l'imaginaire tissent le fil d'un même monde. La séduction qu'exerce le livre vient en grande partie de cette atmosphère unique et envoûtante qui n'est pas sans rappeler le réalisme magique de quelques auteurs sud-américains. L'auteur a retrouvé la saveur particulière des grands récits originels que l'on transmettait jadis de bouche en bouche, de génération en génération. Le coeur cousu est une fable, une poésie, ou une prière, qui sait ? Dans tous les cas, il fascine durablement celui qui ose lire en lui.
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