dimanche 2 février 2014

LES OREILLES SUR LE DOS (Georges Arnaud - Phébus)

Un roman d'aventure comme on n'en fait plus. Des personnages aux gueules de série B. Une fuite sans issue. Dieu qu'il fait chaud, Dieu que c'est noir... Après Le salaire de la peur (adapté au cinéma par Clouzot et, plus tard, William Friedkin), Georges Arnaud replonge en 1953 dans l'enfer moite de l'Amérique du Sud... 


Dans les années 50, une bande d'aventuriers et d'escrocs notoires fuit une république bananière d'Amérique du Sud après avoir dérobé 500 kg d'or, la police et l'armée lancées à leurs trousses...

ALORS ? Voilà un livre où il fait sacrément moite, et sombre aussi, comme dans un film noir des années 50, avec sa fausse république bananière et ses vrais truands, requins et bandits de tout poil, à la fois ordures et gentlemen, as du bon mot et du coup tordu et retors. A ce titre, Les oreilles... vaut son pesant de cacahuètes sud-américains : le style d'Arnaud évoque aussi bien Les tontons flingueurs que San Antonio avec en prime quelques jolies considérations sur la vie et les choses, assénées avec le mordant et l'aplomb du type à qui on ne la fait pas. Dans cette aventure exotique tragi-comique, Arnaud passe allègrement de l'opérette à l'opéra le plus sombre : la fuite désespérée des personnages vers un hypothétique salut impressionne par ses éclats de noir et son désespoir assumé. Au final, un beau livre, intense, au style peut-être daté, oui mais qui remue quand même sacrément les tripes.

Aucun commentaire: