lundi 10 mai 2010

TANT QUE NOUS VIVONS (Maruja Torres - Métailié)

QUI ? Maruja Torres, journaliste et écrivain catalane, née à Barcelone, auteur de nombreux articles et romans. Elle a remporté le Prix Planeta (équivalent du Goncourt) avec Tant que nous vivons.

QUAND ? L'Espagne actuelle, entre Barcelone et Madrid.
QUOI ? En ce jour de la Toussaint, Judit marche dans Barcelone vers son rendez-vous avec Regina Dalmau, la célèbre romancière qu'elle admire de façon obsessionnelle. Avec l'ingénuité de ses, vingt ans, elle est persuadée que celle-ci va reconnaître son talent littéraire et l'aider à fuir sa banlieue populaire. Judit ignore que Regina, à l'approche de la cinquantaine, se pose des questions sur son succès et le sens de ce qu'elle écrit. Judit est engagée comme secrétaire. Sa présence va obliger Regina à affronter les véritables raisons de la crise qu'elle traverse et à chercher, dans un passé qu'elle a mis sous clef, le souvenir de celle qui a guidé ses pas d'écrivain.
ALORS ? Si Maruja Torres nous avait enthousiasmé avec le magnifique Une chaleur si proche (toujours chez Métailié), Tant que nous vivons suscite plus de réserves. Peut-être le sujet était-il trop beau : deux femmes possédées par l'écriture s'admirent, s'unissent, se haïssent, avec en toile de fond une réflexion sur la création littéraire, la transmission et la filiation. L'histoire se lit avec plaisir mais l'auteur reste en surface : ses personnages (d'ordinaire si "naturels", comme c'était le cas dans Une chaleur...) paraissent un brin stéréotypés, trop bien construits pour être vraiment crédibles ; le déroulement du récit (les relations entre Judit et Regina, le secret de Regina,...) est lui aussi convenu et un brin trop rapide, tout s'enchaîne trop bien et trop vite. La rédemption humaine et intellectuelle de Regina aurait mérité davantage d'espace pour vraiment nous toucher. Reste un roman honnête, sincère (la cause de la littérature et la cause des femmes sont farouchement défendues) mais en deçà de son propos. 

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