QUI ? Sarah Waters, écrivain britannique née en 1966. Très connue en Grande-Bretagne, elle aligne depuis 1998 les succès d'édition : Affinités est son deuxième roman après Caresser le velours (Denoël). On lui doit aussi Du bout des doigts, Ronde de nuit (toujours chez Denoël) et The Little Stranger (non traduit). L'homosexualité féminine est presque toujours au centre de ses oeuvres : en effet, Sarah Waters est une figure très médiatique de la communauté lesbienne outre-Manche.
QUAND ? L'Angleterre victorienne, à Londres.
QUOI ? La prison de Millbank et ses voleuses, criminelles et faussaires, ses avorteuses et mères maquerelles. C'est dans l'inquiétant climat de l'une des geôles les plus lugubres de l'ère victorienne que Margaret Prior, dame patronnesse, rencontre la charismatique médium spirite Selina Dawes qui, bien qu'incarcérée, ne cesse de clamer son innocence. Au fil des visites, Selina dévoile son étrange histoire, et Margaret est irrésistiblement entraînée dans un monde crépusculaire de séances de spiritisme et d'apparitions, d'esprits insoumis et de passions incontrôlables...
ALORS ? L'histoire de la littérature l'a bien montré, l'Angleterre victorienne a fourni a de tout temps un décor propice à l'imagination et au romanesque. Affinités exploite cette richesse et se pose d'emblée comme un vrai grand roman à costumes, une incursion précise et documentée dans la société anglaise victorienne. On découvre un monde fasciné par l'au-delà et ses artefacts (fées, spirites, médiums, sociétés secrètes,...) mais également étouffé sous le propre poids de ses codes et de ses conventions. Entre les murs de la prison de Millbank, le rebut de la société croupit dans la misère tandis que les nantis, classe à laquelle appartient Margaret, se noie dans les crinolines et l'ennui, à moins de s'offrir quelques frissons bon marché auprès de médiums exaltés. Évidemment, la condition féminine n'a guère le loisir de s'épanouir dans ce contexte et Sarah Waters saisit parfaitement l'enfermement dont sont victimes ses héroïnes, l'une entre les murs de sa cellule, l'autre au sein d'une famille étouffante et rigide. Seul moyen d'évasion possible : l'amour, la passion et avant cela, la possibilité de croire enfin. Mais peut-on vraiment croire et s'abandonner ? Les esprits invoqués lors des séances sont-ils bien réels ? L'amour entre les êtres l'est-il aussi ? Sur ces questions essentielles, S. Waters mêle au roman social et historique une intense histoire d'amour et, plus inattendu, un suspense final digne des plus grands thrillers. Car tout n'est qu'illusion, c'est ce que l'auteur semble vouloir dire : à l'instar des personnages, nous sommes plongés dans un tortueux jeu de faux-semblants et d'illusions, celui de l'écriture, des sentiments et des convenances. Bref, tout ce qui fait les grands romans !
SI VOUS AIMEZ, VOUS AIMEREZ AUSSI :
- l'adaptation télévisée du livre, disponible en DVD (dont voici la bande-annonce) :
- les romans de W. Wilkie Collins (et de Dickens, tant qu'on y est).
- Caresser le velours, autre roman de Sarah Waters qui se déroule également sous l'ère victorienne.
SI VOUS AIMEZ, VOUS AIMEREZ AUSSI :
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