mardi 31 mars 2009

LE TEMPS DES FEMMES (Ignacio Martinez de Pison - Ed. du Rocher)

QUI ? Ignacio Martinez de Pison. Universitaire, écrivain, scénariste, critique, I. Martinez de Pison est d'abord connu pour ses nouvelles et ses romans. Enterrar a los muertos (roman inspiré de l'enquête de John Dos Pasos sur l'assassinat de Jose Robles Pasos en 1937) lui a valu le prix Dulce Chacon du roman tandis que El Tiempo de las Mujeres lui assurait une large audience auprès du public (bio complète sur Wikipedia Espagne). En 2004, Manuel Poirier adapte Carreteras Secundarias qui deviennent les Chemins de Traverse. Seuls Carreteras... et El Tiempo... ont été traduits en français.
QUAND ? Espagne, entre 1979 et 1982.
QUOI ? Trois sœurs, Maria, Carlota et Paloma, entrent dans la vie adulte après le décès de leur père. L'existence continue en compagnie de la mère, dans la grande maison de famille.
ALORS ? Roman à trois voix, Le Temps... dresse le portrait croisé de femmes en plein apprentissage de la vie. Le pater familias a disparu, les repères s'effritent et le noyau familial, symbolisé par la villa Casilda, est menacé. Chacune des soeurs doit trouver son chemin et construire un monde qui n'existe pas encore. I. Martinez de Pison saisit avec brillance cette sorte de mue douloureuse où, tour à tour, Maria, Carlotta et Paloma vont se révéler... ou se perdre, dans une Espagne elle aussi en pleine transformation. Comme l'ont déjà noté certains, il y a similitude entre cette histoire familiale et la nouvelle démocratie espagnole libérée du franquisme : mort de Franco, mort du père, liberté nouvelle, indépendance, quête de vérité, autant de thèmes autour desquels petite et grande histoire vont se nouer et guider le destin émouvant des trois sœurs (on citera la tentative de pustch de 1981 qui donne lieu à un épisode assez pathétique). On quitte d'ailleurs difficilement Maria, Carlotta et Paloma, l'auteur en a fait des figures quasi familières que l'on a fini par aimer. Ce qui n'est pas le moindre compliment que l'on puisse faire à ce roman.

Aucun commentaire: