LES PETITES MADELEINES (épisode 1) : H.P. Lovecraft

Il ne le savait sans doute pas lorsqu’il couchait ses abominations sur le papier mais HP Lovecraft était destiné à séduire et à envoûter tous les adolescents de la terre, qu’elle que soit leur époque ou leur origine. Pensez ! Quoi de plus délectable pour le boutonneux de base que de se repaître des horreurs larvées et paranoïaques d’un auteur génial et fou !? Lorsqu’on en veut à la terre entière (et plus principalement à ses hormones), la prose de HP (pour les intimes) rencontre un écho délicat et perfide : les héros (ou plutôt victimes) de Lovecraft ont découvert l’innommable : des créatures monstrueuses s’apprêtent à envahir le monde mais personne ne les croient, ils ont beau crier, on les entend pas, on les comprend pas. A l’âge de 12-13 ans, j’avais beau hurler que j’étais déjà adulte et qu’on ne me la faisait pas, personne ne me croyait, c’était la même chose ! Pourtant, la découverte de Lovecraft a été un pur hasard : perdu sur un tourniquet dans un marchand de presse, je me laissai séduire par une couverture aguicheuse et un résumé aguicheur, parfait pour l’amateur d’épouvante que j’étais alors. Je ne savais pas que je ne lisais pas vraiment du Lovecraft (Derleth était bien l’auteur) mais l’univers sulfureux et maléfique du maître m’aspira littéralement. Dans les mois et années qui suivirent, j’engloutis tout ce qui me tombais sous la main : œuvres originales, apocryphes, études, fanzines, jeux de rôle,… je ne jurais plus que par Cthulhu et Shub-Niggurath. La cerise sur le gâteau, c’est l’incroyable et magnifique tromperie de HP à mon égard : durant quelques mois, je vécu avec l’absolu certitude que le Necronomicon existait bien, tout paraissait si réel et je voulais tellement y croire ! Je posai un pied dans la fiction et, hormis Lovecraft, peu d’auteurs m’ont offert pareil cadeau. Vingt ans après, je ne lis plus Lovecraft mais l’ombre des Grands Anciens plane toujours autour de moi et tant pis si vous ne me croyez pas ! (Pour ceux qui ne connaisse pas tonton Lovecraft, un site pour s’initier : http://http://www.hplovecraft-fr.com/). Et pour finir en beauté, voici un hommage graphique au maître avec en guise de bande son le terrible Call of Ktulu de Metallica :