
QUAND ? La France pompidoulienne (ou giscardienne, au choix).
QUOI ? Et si tout le monde n'était pas doué pour vivre ? Un homme fume allongé sur son lit. C'est tout ce qui lui reste à faire. Il n'est plus tout jeune, il n'est pas très vieux. Il n'est pas riche, il n'est pas pauvre, en tout cas, il ne fait rien. Les autres forment autour de lui un cercle de contrariété diffuse. Sans besoin d'amour ni d'amitié, ressentant le travail et les relations sociales comme une étrange aberration, enfin seul, il déroule le fil unique de sa vie.
ALORS ? "Claude", c'est le narrateur, un pauvre type en fin de vie, peut-être même est-il déjà mort, un petit bourgeois terne et médiocre, perdu au sein de sa propre vie, englué dans la France étriquée et mesquine du début des années 70. Ici, pas de romance, encore moins de rebondissements, juste le carnet d'une mort lente et silencieuse, car Claude a peur de la vie : il la fuit, il la rate, il erre sans jamais pouvoir l'atteindre, les êtres, les sentiments lui font l'effet d'objets incongrus. On pense au "mort vivant" du Un homme qui dort de Perec mais Claude a oublié d'être bête et ses regards en coin sur l'existence rappelent le caustique et le cruel d'un Céline. Belle ambiance donc. Comme nous, Claude est spectateur de sa vie morne et tragique. A la fin, pas d'applaudissements, juste un grand silence. Et pourtant, Claude est un très bon livre... (Prix du premier roman 2000).
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