QUAND ? 1987, vallée du Yaak, à l'extrême nord-ouest du Montana.
QUOI ? L'installation de Rick Bass et de sa femme dans l'un des endroits les plus reculés et les plus sauvages des Etats-Unis.
ALORS ? Winter, l'hiver, les amateurs de grands espaces littéraires l'ont déjà éprouvé aux côtés de Pete Fromm dans Indian Creek. Le revoici héros et grand ordonnateur d'un autre livre, récit lui aussi d'un exil volontaire au coeur des forêts et des montagnes, là où personne n'attend l'homme ni ne souhaite sa présence. Mais l'appel du froid, de la solitude, résonne aux oreilles de certains comme l'appel du large : Rick Bass y a succombé et il nous livre son histoire d'envoûtement dans un journal intime où l'anecdote côtoie la réflexion, où le trivial embrasse le sublime. Au fil des pages, Bass nous montre une nature gigantesque et primaire, objet d'une fascination qui confine à l'extase à travers des instantanées de poésie pure. Egarés dans ce no man's land, de minuscules communautés humaines réinventent le quotidien au gré des caprices météorologiques : il n'y a de place que pour l'essentiel : échange, fraternité, entraide et bières devant les matchs de championnat. R. Bass ressemble à un gamin énervé devant une montagne de sucreries : il dévore chaque instant avec une candeur et une joie qui sont la musique d'une ode à la nature touchante, humble et drôle. Extraordinaire récit de vie (et d'aventure), Winter réveille les sens et aiguise l'esprit, sans doute comme le vent d'hiver lorsqu'il se pose sur les montagnes si chères à l'auteur...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire