lundi 25 mai 2009

TERREUR (Dan Simmons - Robert Laffont)

QUI ? Dan Simmons, dieu vivant de la science-fiction mondiale (Hyperion, c'est lui) qui se plaît parfois à changer de registre.
QUAND ? Milieu du XIXe siècle, dans les splendeurs glacées de l'Arctique.
QUOI ? Deux navires de la Marine royale anglaise et leurs cent vingt-neuf hommes d’équipage, commandés par Sir John Franklin et son second, le capitaine Francis Crozier, s’engagent dans les eaux de l’Arctique afin de découvrir le mythique passage du Nord-Ouest qui assurerait à l’Empire britannique une domination totale des mers. Bientôt, le piège se referme sur eux et voilà les deux navires prisonniers des glaces...
ALORS ? Terreur s’inspire d’une histoire vraie aux allures d'épopée tragique comme le XIXe siècle en a souvent livré. Les grands récits d'exploration et de voyage ont toujours excité l'imagination et Dan Simmons a bien compris le parti qu'il pouvait tirer de pareille histoire : il a parfaitement su saisir et restituer l’atmosphère de l’époque, il suffit pour cela de voir avec quel luxe de détails il décrit la Royal Navy, ses vaisseaux et ses intrépides explorateurs. Dès les premières lignes, on est conquis par le souffle vibrant qui porte le récit, au point de ne faire qu’un avec les membres d’équipage piégée par les glaces. Dan Simmons dirige d’une main de maître cette équipée terrible aux allures de véritable superproduction littéraire : personnages forts et solidement campés, décors grandioses, péripéties et rebondissements parfaitement rythmés, on reste admiratif devant la parfaite mécanique du livre.  Simmons a eu de plus la bonne idée de lancer aux trousses de ses protagonistes un monstre fantastique aussi meurtrier qu’insaisissable, issue de la mythologie Inuit. L’aventure des glaces s’abîme alors dans l’angoisse et l’horreur, ponctuée par les attaques répétées de la créature, un peu comme si Jules Verne recontrait The Thing et John Carpenter ! Impressionnant !  Les morceaux de bravoure sont légions mais on retientdra notamment le bal masqué vénitien au beau milieu des glaces, ouvertement inspiré du Masque de la Mort Rouge de Poe. La banquise se teinte soudain de couleurs gothiques et baroques et Simmons de donner dans la démesure. Terreur est un roman à grand spectacle mais aussi une incroyable aventure aux confins de l’homme et des éléments, à la frontière du mythe et des légendes. Vous n’en ressortirez pas indemne…

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